Sukkwan Island par David Vann 3/5 Prix: California Book Award for First Fiction (silver) (2008), Grace Paley Prize for Short Fiction (2008), Prix Médicis Étranger (2010) English: Legend of a Suicide (includes Sukkwan Island as a “story” rather than it being the whole novel along with five other narratives) *Merci à TL pour le prêt. Résumé Une île sauvage du sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin. Ma chronique Les romans d’isolement ne sont pas mes préférés. En fait, je n’en ai pas encore trouvé un qui me plaisait. Sukkwan Islandne fait pas exception à la règle. Cette fascination avec l’ermite, avec l’idée qu’on peut se détacher de tout pour survivre avec peu, ne m’intéresse pas particulièrement. De plus,le huis clos naturel est tellement populaire et peu souvent convaincant. Je n’arrive pas à connecter ni à comprendre ce désir de vouloir tout laisser derrière sans aucune promesse que cela va apporter quelque chose de mieux. Par contre, l’avantage avec Sukkwan Island, c’est que Vann ne cherche pas à nous persuader que c’est une sage décision. Dès le début, on sent qu’il n’y a aucune façon possible que ce projet va avoir du succès. Un dentiste et entrepreneur qui cumule les échecs professionnels et son fils adolescent vont s’allier, sans pourtant n’avoir jamais fait d’aventures de survie, pour passer l’hiver en Alaska. Vann n’essaye pas de nous convaincre du bien-fondé de cette décision. On comprend que le paternel est un raté et que sa progéniture lui tient simplement la main pour retrouver le sentiment qu’il est aimé. La première partie suit le point de vue du fils qui regarde la déchéance de son père, Jim, petit à petit. La deuxième est narrée par Jim. Jim est une horrible personne. C’est un homme égoïste, narcissique et égocentrique. C’est le genre de personne qui passe à travers la vie en faisait mal aux autres, mais qui ne le réalise jamais. Bref, il est détestable ce qui est bien,. Si son personnage n’était pas aussi bien détaillé, le livre serait bien pire. On continue de lire parce qu’on hait Jim, parce qu’on veut voir s’il va s’en sortir vivant ou pour comprendre comment il tombe si bas. J’aurais pitié de lui si ce n’était pas un être tant répugnant.
Étant donné que le protagoniste de Jim est si central, il ne reste pas beaucoup d’espace pour amener d’autres éléments. Le scénario en souffre. Je l’admets, le sujet ne m’intéresse pas alors lire plusieurs pages sur comment construire un fumoir, faire des marches dans la forêt, partir à la chasse… non merci. En plus, les péripéties se répétaient: le père à un accident ou il fait une crise, le fils doit prendre soin de lui. Je voulais plus de suspense, plus de sensations, plus de ce sentiment qui te prend les tripes lorsque tu sais qu’une tragédie est sur le point d’arriver. Si le but du huis clos est de construire une atmosphère lugubre, mystérieuse ou, une fois loin des contraintes de la société, tout devient possible, j’ai des attentes. Malheureusement, avoir simplement de bons personnages ne suffit pas à créer cette ambiance. Apparemment, l’histoire est inspirée de Vann lui-même dont le père s’est suicidé. Je ne sais pas s’il a réussi à trouver des réponses en inventant Jim, mais on peut mieux comprendre l’idée thérapeutique derrière l’exercice. Sukkwan Island est un roman qui va plaire à ceux qui aiment les huis clos, les personnages détestables, mais ceux qui s’attendent à de l’action vont être déçus. Lorsqu’il y en a un peu, surtout vers la fin, elles sont trop flamboyantes pour être crédibles. Si vous avez aimé Sukkwan Island, vous allez adorer… De bois debout de Jean-Philippe Caron Le corps des bêtes de Audrée Wilhelmy Mercure de Amélie Nothomb
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