De bois debout par Jean-François Caron 3,75/5 *Lu dans le cadre du Prix littéraire des collégiens 2018: https://www.prixlitterairedescollegiens.ca Prix: Finaliste pour le Prix littéraire des collégiens English: No announcement for an English translation has been made. Résumé Le coup est parti. Alexandre a vu mourir son père, abattu par erreur. Alors il a couru, fonçant à travers les branches, affolé, vers la première maison, chez celui qu’on appelle Tison. La chasse à l’aube, les sandwichs de pain blanc, les bûches qu’il faut corder droit, en un instant tout s’est évanoui dans la paix de la forêt. Alexandre quitte Paris-du-Bois, marche dans la solitude, il a perdu les gens qu’il aime. Des voix – des chœurs, des airs volatiles – se joignent à la sienne durant ses lectures. Engoncé dans le silence de ce père sans passé, il se tourne vers l’unique refuge possible : les livres. Le père, lui, il n’aimait pas les livres. – Goodreads Chronique De bois debout c’est comme si Jean-François Caron avait lu ma chronique sur Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquin (https://goo.gl/TBy4hg), le gagnant du PLC l’année dernière à mon plus grand désespoir, et à tout modifier ce qu’il y avait de problématique avec ce dernier pour faire un roman « de bois » de qualité infiniment supérieur. J’ai l’impression que le Québec est obsédé avec les histoires d’emprisonnement, physique ou émotionnel, en forêt. Probablement qu’il s’agit d’une relique de notre passé de draveurs et de bucherons lorsqu’on était encore la Nouvelle-France ou le Bas-Canada. Avec ma mauvaise expérience l’année dernière avec Le poids de la neige, nul besoin de dire que j’avais de très basses attentes pour De bois debout : un autre roman sur un jeune homme souffrant dans le bois, super. Les romans de survie ne sont également pas ma tasse de thé. De bois debout s’avère être beaucoup plus poétique et philosophique que son synopsis le laisse voir. Le style d’écriture est excessivement lyrique et songeur malgré la laideur des événements. Certes, parfois je trouvais les tournures de phrase un peu pompeuses. Caron inclut même des références dans son texte lorsqu’il aborde d’autres œuvres. Lors de la discussion avec le groupe PLC, la professeure-associée a mentionné que la relecture est encore plus enrichissante puisqu’on peut apprécier davantage les méditations d’Alexandre un fois que l’on connaît tous les liens entre les personnages et l’histoire. Bien qu’il soit excessivement rare que je relise un livre, j’ai tendance à être d’accord avec elle. La structure de l’histoire est très particulière, elle combine narration romanesque et pièce de théâtre dans laquelle les personnages commentent sur la narration qui change elle-même de point de vue. Ça demande une cinquantaine de pages avant d’être acclimaté à cette structure étrange, mais, une fois confortable, elle rend le roman très addictif. Bien que je ne sois pas certaine d’avoir comprise l’utilisation de ce procédé narratif, la rapidité des chapitres me donnait toujours envie d’en lire plus. Cependant, il faut une grande concentration pour être sûr de ne rien manquer. Le style d’écriture se veut également énigmatique; certains détails m’ont passé complètement par-dessus la tête avant la discussion de groupe. Tous ces petits fragments reviennent dans le passé à différents moments, puis au présent, parfois en changeant de personnages. C’est assez difficile à suivre, mais le travail d’écrivain est extrêmement bien fait. Chaque chapitre nous révèle plus d’informations sur la relation entre les personnages principaux et leur passé sombre jusqu’à ce qu’il converge ultimement pour créer une grande peinture de Paris-du-bois. Cette peinture est pourtant bien triste. Le thème principal de De bois debout est le deuil. Tous les personnages ont expérimenté la mort d’un ou plusieurs proches. Ça donne une bien laide image de la campagne aux jeunes citadins qui sont rapides à porter des préjugés! De bois debout est aussi une belle histoire de résilience. La forêt est un endroit dangereux, mais aussi une source de ressourcement. Hormis à certains moments, la poésie de la plume allège l’atmosphère pesante des événements pour leur donner une portée plus philosophique et propre à la réflexion. Le personnage d’Alexandre est bien construit et son développement à travers le récit est crédible et admirable. J’ai particulièrement aimé le personnage de Tison, un homme à la face brûlée par un incident tragique. Pour une raison ou une autre, ce personnage m’a profondément touché. Il est la preuve que la société juge trop souvent pas le dehors plutôt que par le contenu et la personnalité. Il mérite tout le bonheur du monde. Le père d’Alexandre me rappelait étrangement mon grand-père. Les deux sont de nature très pragmatique avec un minimum d’affection. Un homme borné et traditionaliste proche de ces valeurs. Ces méthodes d’éducation sont très discutables, mais il n’en reste pas moins que le lien père-fils est au cœur du récit. Chaque chapitre y fait écho. De bois debout fut, tout comme Le plongeur (le premier livre que j’ai lu pour le PLC - http://libellus.weebly.com/blog/chronique-le-plongeur), fut une agréable surprise. Bien que j’ai moins apprécié le roman en général que ce dernier, il reste une lecture rapide et philosophique, parfaite pour ceux qui aime questionner leur existence et analyser leur roman. Je suis plus pragmatique, j’aime quand tout est écrit mots pour mots. Déjà hâte au prochain roman PLC qui sera… ahh je vous laisse devinez ;) Si vous avez aimé De bois debout, vous allez adorer… Le plongeur de Stéphane Larue 178 secondes de Katia Canciani La nuit des temps de René Barjavel
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