Le corps des bêtes par Audrey Wilhelmy 4,25/5 * Langage choquant et sexuellement explicit * Lu dans le cadre du Prix littéraire des collégiens (PLC): http://www.prixlitterairedescollegiens.ca Prix : Nomination pour le Prix littéraire des collégiens (2018) English : No English translation has been announced. Résumé Osip se refuse à sa nièce. Il ne lui montrera pas comment « faire le sexe des humains », même s'il ne voit pas trop qui pourra le lui enseigner sur le rocher qu'ils habitent avec le reste du clan. Il n'a pas pitié de Mie. Elle appartient à cette plage qu'il observe depuis la plateforme du phare où il passe ses journées. Seuls l'intéressent les bateaux étrangers et la femme de l'aîné. Celle-ci n'a ni la pudeur de la Vieille, ni les manières des femmes qu'il a croisées jadis à Seiche. Son frère l'a engrossée dès son arrivée à Sitjaq, mais qui s'en soucie ? Sur ce bout de terre rocailleux, les bêtes sont à qui les prend. Ma chronique Par où commencer? Devrais-je parler de la prose fine, mais animalesque de Wilhelmy? Du dépaysement total du cadre spatiotemporel? De la moralité tordue des personnages? Le corps des bêtes n’est pas une lecture comme une autre. Wilhelmy dépeint un monde qui semble très proche des villages marins, mais loin de tous ce que l’on connaît éthiquement. Les personnages ressemblent à l’homme préhistorique, bourré de désir et de masculinité. On aime se réconforter en prétendant que même dans des conditions similaires, nous n’agirons pas possiblement de la même manière qu’eux, mais en réalité, nous sommes tous des êtres pubères qui cherchent l’approbation ou, du moins, l’attention de nos êtres chers. Le corps des bêtes s’approche d’un essai philosophique sur la condition humaine à l’état de nature, mais en utilisant une prose qui exprime infiniment mieux les sentiments les plus insondables que n’importe quel sage. Ce n’est pas une lecture facile, elle demande une réflexion introspective. Wilhelmy refuse de nous donner des réponses à nos questions, et tend la main au lecteur pour compléter les nombreux non-dits. Les personnages nous font voyager dans leur monde isolé, remplie d’animaux, de textures et de sons archaïques, aussi paradoxale que cela semble. Il y a un certain embrouillamini à travers l’abondance de sensations animales. Tout semble si sauvage. Une grande concentration est nécessaire pour comprendre tous les détails qui, au final, sont les maîtres de l’intrigue. L’histoire ne semble pas si unique : un mélange de conflits familiaux et de la découverte de la sexualité. Par contre, l’unicité de l’œuvre se trouve dans son approche étrange à ces thèmes. Avec son style lyrique et fantaisiste, le lecteur se sent transposé dans un autre univers. Le lecteur se sent pratiquement sur une autre planète. Comme un humain qui observe des souris de laboratoire. Il n’a aucun attachement émotionnel aux personnages avec des valeurs qui semblent à première vue si loin des siennes, il est simplement un contemplateur. Si vous avez aimé Le corps des bêtes, vous allez adoré… Mercure par Amélie Nothomb Des femmes savantes par Chloé Savoie-Bernard Cœur d’encre par Cornelia Funke
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